Łukasz Krutak est le chef de produit de l’équipe xFarm Technologies en Pologne. Il vit à Głuchołazy, une ville d’environ 13 500 habitants située dans le sud-ouest du pays, non loin de la frontière avec la République tchèque, dans la même région agricole où il est né et où il est revenu avec joie après avoir obtenu son diplôme en ingénierie géospatiale. Il est marié, a trois enfants et aime faire de longues promenades dans les Sudètes, quand il en a le temps.
Je suis diplômé en ingénierie géospatiale de l’université des sciences et technologies de Wroclaw. Mais j’ai toujours maintenu un lien étroit avec l’agriculture, car elle est très importante dans ma région natale et j’ai grandi entouré de champs et de fermes. D’ailleurs, après avoir obtenu mon diplôme, j’ai fini par travailler dans le secteur. J'ai travaillé pendant environ quatre ans dans une entreprise où j'étais chargée du développement du marché pour son programme d'agriculture du carbone. J’ai eu l’occasion de beaucoup en apprendre sur l’agriculture régénératrice et d’entrer en contact avec de nombreuses entreprises, non seulement en Pologne, mais aussi dans les pays baltes et en République tchèque. Je suis heureux de pouvoir continuer à travailler dans le secteur agroalimentaire polonais, surtout maintenant que je fais partie de xFarm Technologies, dont les solutions technologiques sont, à mon sens, extrêmement utiles et performantes.
L’agriculture polonaise a considérablement évolué depuis notre adhésion à l’UE. Aujourd’hui, de nombreux agriculteurs sont prêts à travailler avec les nouvelles technologies. La numérisation est un enjeu crucial et l’on mise beaucoup sur la collecte automatisée de données. L’intelligence artificielle est un phénomène sans précédent et il est temps de l’utiliser dans les exploitations agricoles polonaises : les agriculteurs ont un savoir-faire technique et mécanique très solide, ils ont maintenant besoin de technologies qui leur permettent d’utiliser les machines de manière aussi efficace et efficiente que possible. Bien entendu, chaque année est différente et il y a toujours de nouveaux défis à relever.
Tout d’abord, je dirais nos produits, qui sont d’une très grande qualité, à tel point qu’ils suscitent également l’intérêt de nombreux pays en dehors de l’Europe, par exemple les Émirats. Ensuite, il y a la qualité de nos sols, qui est encore bonne. C’est donc certainement le bon moment pour introduire des pratiques agricoles régénératrices en Pologne.
Ils sont tous conscients qu’ils doivent passer au numérique et les plus jeunes sont très ouverts à l’innovation et se familiarisent avec les nouvelles technologies. Ceci étant, la plupart des agriculteurs appartiennent à l’ancienne génération et beaucoup d’entre eux commencent à vendre leurs exploitations à de plus grandes entreprises en raison du faible renouvellement des générations : de nombreux agriculteurs n’ont personne à qui transmettre leurs terres parce que la plupart des jeunes qui ont grandi dans les fermes sont partis.
Si l’on considère la numérisation, l’agriculture de précision, les pratiques agricoles régénératrices et les nouvelles technologies (telles que les machines connectées, l’IA géospatiale, etc.), il ne fait aucun doute que c’est le bon moment. Je me souviens qu’il y a cinq ans, personne dans les fermes polonaises n’avait la moindre idée de ce qu’était la numérisation. Aujourd’hui, les choses ont changé et certains agriculteurs réalisent que la technologie peut réellement les aider à rendre leurs exploitations plus rentables, mais la prise de conscience n’est pas encore généralisée. Beaucoup s’interrogent sur l’intérêt de passer au numérique et se demandent s’ils seront soutenus dans cette transition. Depuis que je travaille dans l’agroalimentaire, je me rends compte que l’impulsion pour la numérisation des exploitations agricoles viendra du fait que les grandes entreprises agroindustrielles commencent à rendre des comptes selon les normes ESG, et qu’elles auront donc besoin de données à très court terme. Je pense que ce sera ce levier qui poussera vraiment les agriculteurs à se lancer dans la numérisation.
Cela dépend. Nous avons des agriculteurs très tournés vers l’avenir qui utilisent déjà certaines technologies et ont beaucoup de savoir-faire. Mais la plupart de ceux qui ont acheté ou hérité de terres il y a vingt ou trente ans utilisent les mêmes pratiques chaque année depuis au moins vingt ans et ne s’intéressent pas vraiment à l’agriculture régénératrice. Au demeurant, je pense que la situation est similaire dans la plupart des pays européens.