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Je suis née dans le sud de l’Inde et je suis restée en Inde pendant mes études d’ingénieur. L’aérospatiale est ma passion depuis toujours, j’ai donc suivi des études d’ingénieur en aéronautique. Ce qui m’a le plus enthousiasmée, c’est l’idée de pouvoir utiliser la technologie pour résoudre des problèmes quotidiens, et j’ai donc ressenti le besoin de développer davantage mes compétences technologiques. J’ai poursuivi mes études à l’École Polytechnique en France et à l’UC Berkeley en Californie, et j’ai eu l’occasion d’en apprendre davantage sur l’IA et l’apprentissage automatique, et sur la manière de mettre ces solutions à la disposition des gens. Fascinée par l’IA et son potentiel de changement, je me suis spécialisée dans les mathématiques appliquées et l’IA. Puis, en 2017, j’ai commencé à travailler pour Airbus à Toulouse, en France, une expérience qui m’a permis de combiner mon expérience en apprentissage automatique et en IA avec l’aérospatiale.
Chez Airbus, j’étais principalement impliquée dans les vols autonomes et c’est à cette époque que j’ai eu l’idée du projet SpaceSense. Je voyais comment les données satellitaires et les technologies géospatiales, alliées à l’intelligence artificielle, pouvaient révolutionner les possibilités de trouver des solutions utiles pour lutter contre le changement climatique. En 2019, j’ai fondé SpaceSense.
J’étais persuadée que l’accès à ces technologies constituerait une avancée décisive, et apporterait des solutions plus efficaces aux problèmes liés au changement climatique, et j’étais donc impatiente de commencer à travailler sur un tel projet. Lorsque j’ai commencé mes recherches pour savoir quel secteur avait le plus besoin de ce type de solutions, l’agriculture est apparue comme le secteur le plus important. J’ai donc commencé par l’agriculture, parce que j’ai senti que je pouvais avoir un impact réel en aidant les communautés, les agriculteurs et les filières à s’adapter au changement climatique et à passer à un modèle plus durable. Telle est la mission de SpaceSense.
Oui, c’est exact. Dès le départ, notre objectif a été de fournir des solutions technologiques très avancées et très performantes afin que les communautés, les entreprises et les organisations du secteur agricole et d’autres secteurs n’aient pas à constituer de grandes équipes ou à investir des millions avant de pouvoir commencer à les utiliser. Nous estimions que notre mission la plus importante était de démocratiser ces technologies. Et je pense que nous avons pu concentrer une grande partie de nos ressources sur l’utilité et la facilité d’utilisation de ces technologies pour la surveillance de l’environnement, en nous concentrant principalement sur l’intelligence climatique.
De manière très positive ! Le fait est que nous avons vraiment réussi à faire la différence : nous avons mis moins d’un an pour développer une solution basée sur ces technologies, une API avec laquelle les personnes, les entreprises et les organisations peuvent se familiariser en une quinzaine de jours. Très vite, nous avons eu des utilisateurs dans le secteur agricole et leur retour a été très positif, ils ont trouvé notre solution si utile qu’ils ont commencé à l’utiliser immédiatement.
L’agriculture a été le premier secteur dans lequel nous avons été compétitifs. Ces dernières années, nous avons également commencé à nous orienter vers le secteur du conseil environnemental en travaillant avec des sociétés de conseil et de grandes entreprises : nous les aidons à identifier leur impact et à déterminer les changements qui peuvent conduire à des activités meilleures et plus durables pour l’entreprise. D’un point de vue géographique, dès le premier jour, nous avons dû nous mondialiser, ce qui n’a évidemment pas été simple. L’aspect positif, c’est qu’au niveau technologique, le travail est le même, et c’est là que l’IA fait toute la différence : chaque fois que nous avons construit quelque chose pour un pays, l’adapter à un autre a été très rapide. À l’heure actuelle, nous fournissons une assistance dans 20 pays différents.
xFarm Technologies a été l’un des premiers clients de SpaceSense. Nous avons donc entretenu des relations très étroites au cours des quatre dernières années. C’est bien simple, toutes les solutions de données satellitaires de leur plateforme ont été développées par nos soins. Nos deux entreprises sont convaincues que l’intelligence artificielle géospatiale jouera à l’avenir un rôle clé dans la fourniture de solutions pour une agriculture régénératrice et durable. Nous sommes ravis de travailler ensemble et d’associer l’expérience, les données et le savoir-faire de xFarm Technologies à nos compétences géospatiales, et nous sommes prêts à proposer de nouvelles solutions qui peuvent réellement aider à accélérer l’essor d’une agriculture durable et régénératrice.
Bien sûr. En tant qu’entreprise géospatiale, nous ne disposions pas des compétences et de l’expertise agronomique de xFarm Technologies, et il nous a donc fallu beaucoup de travail pour proposer des solutions réellement utiles aux agriculteurs. Aujourd’hui, grâce à cette intégration, nous pouvons unir nos compétences non seulement pour apporter sur le terrain les connaissances et l’expertise agronomiques dont nous avons besoin pour aider les agriculteurs et les entreprises à passer à une agriculture plus durable, mais aussi pour porter ces outils à un niveau supérieur grâce à notre expertise géospatiale. Cela nous permettra de favoriser l’agriculture durable et régénératrice dans beaucoup plus de pays, à un rythme beaucoup plus soutenu que nous n’aurions pu le faire séparément.
Les risques causés par le changement climatique sont un problème majeur et je pense que xFarm Technologies et SpaceSense peuvent offrir, ensemble, des solutions pour aider les agriculteurs et les entreprises agroalimentaires à s’adapter à la situation, à anticiper ces risques et à mieux les gérer. Parallèlement, je pense que les agriculteurs doivent aussi faire face à une législation complexe. Soyons clairs : la législation va dans le bon sens, son objectif étant d’inciter davantage d’agriculteurs à pratiquer une agriculture régénératrice et à utiliser des méthodes plus durables. Mais les agriculteurs sont confrontés à deux types de problèmes : d’une part, le changement climatique réduit les rendements et les bénéfices ; d’autre part, ils doivent s’adapter à la législation, ils doivent modifier leur manière de cultiver. Je pense qu’il s’agit là des plus grands défis auxquels les agriculteurs sont confrontés en Europe à l’heure actuelle.
Oui, naturellement. Dans des pays comme le Brésil ou l’Inde, par exemple, l’âge moyen des agriculteurs est très bas, ce qui signifie qu’ils sont plus familiers avec les outils numériques. Dans le même temps, certaines régions ont des problèmes de connectivité et certains pays commencent à peine à se numériser. Or, la numérisation est indispensable. Grâce à la numérisation, nous permettons non seulement aux agriculteurs du monde entier d’accéder à des informations sur la manière de faire face au changement climatique ou à l’évolution des réglementations, mais nous les aidons également à trouver des solutions de protection et d’autres mesures d’atténuation des risques.
J’imagine que nous ferons de nouvelles avancées dans le domaine de l’IA géospatiale, que nous créerons des solutions agronomiques de plus en plus précises et que nous les rendrons évolutives grâce à l’IA géospatiale. J’espère que nous serons présents dans beaucoup plus de pays et que nous pourrons aider plus d’agriculteurs, grâce à nos solutions climatiques, dans leur chemin pour une agriculture plus durable et résiliente. Je m’attends à ce que ce que nous faisons soit évolutif, afin d’en accroître la portée. Voilà ce que j’envisage pour SpaceSense.
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