Historiquement, les rotations de cultures ont joué un rôle crucial depuis l’Antiquité. Dans le bassin méditerranéen, les agriculteurs grecs et romains pratiquaient des rotations comprenant des céréales comme le blé et l’orge, des légumineuses comme les haricots et les lentilles, et des cultures arboricoles telles que les olives et les vignes. Ce faisant, ils produisaient non seulement ce dont ils avaient besoin pour une alimentation équilibrée et diversifiée, mais protégeaient également la santé des sols en libérant et en absorbant différents nutriments, comme l’azote, dont les céréales sont gourmandes et que les légumineuses libèrent dans le sol grâce à une symbiose avec des bactéries fixatrices d’azote.
D'un point de vue technique, la rotation des cultures consiste à alterner périodiquement différentes cultures dans un même sol, évitant ainsi la monoculture qui pose de nombreux problèmes. Cette approche présente un certain nombre d'avantages pour l'agroécosystème:
Parfois, les couverts végétaux, ou cultures en couverture, peuvent être introduits dans les rotations de cultures. Il s’agit d’espèces cultivées entre deux cultures principales, ou du moins pendant les périodes d’inactivité du champ, et ce moins pour leur rendement économique que pour leur capacité à améliorer la santé et la structure du sol. Souvent, on ne sème pas qu’une seule culture en couverture, mais un mélange d’espèces qui exercent différents effets bénéfiques sur le sol et l’agroécosystème en général.
Les Graminées (par exemple l’avoine, le fenugrec), grâce à leur système racinaire fasciculé, améliorent la structure du sol et réduisent les pertes par lessivage des éléments nutritifs, qu’elles absorbent et, au fur et à mesure de leur décomposition, libèrent progressivement, les rendant disponibles pour la culture principale qui suit. Les Légumineuses (par exemple le trèfle, la vesce, le sainfoin), grâce à leur symbiose avec les bactéries Rhizobium spp., permettent, comme mentionné ci-dessus, la fixation de l’azote atmosphérique dans le sol ; les Brassicacées (par exemple la moutarde et le raifort), avec leurs racines pivotantes, travaillent le sol en profondeur, améliorant sa structure et sa porosité et exerçant une action de biofumigation, qui permet l’élimination de certains agents pathogènes. Utilisés de manière régulière et continue, les couverts végétaux permettent également de lutter contre les mauvaises herbes et peuvent parfois servir de fourrage pour le bétail, offrant ainsi un double avantage.
Mais les bénéfices de la rotation des cultures et de l’utilisation de couvert végétal ne s’arrêtent pas au niveau du champ et de l’exploitation individuelle. En effet, ces pratiques, si elles sont répandues, contribuent également à l’atténuation du changement climatique en augmentant la capacité de séquestration du carbone dans le sol et en contribuant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre, surtout lorsqu’elles sont associées à une approche conservatrice du travail du sol.
À l’heure où l’agriculture doit s’adapter aux effets du changement climatique, il devient crucial d’investir dans des pratiques qui améliorent la résilience des sols. Dans un premier temps, l’adoption de pratiques telles que la rotation des cultures et l’utilisation de couverts végétaux par les agriculteurs peut s’avérer contraignante. Toutefois, les avantages à long terme dépassent largement les efforts initiaux. En outre, grâce aux technologies numériques, telles que les logiciels de gestion agricole et les systèmes de suivi, les agriculteurs peuvent planifier et mettre en œuvre ces pratiques de manière plus efficace et fructueuse.
En conclusion, la rotation des cultures et les couverts végétaux constituent un pilier fondamental de l’agriculture régénératrice et durable. Investir dans ces pratiques n’apporte pas seulement des avantages environnementaux, mais aussi des améliorations de la productivité et de la résilience du système agricole dans son ensemble. Le temps est venu de cultiver un avenir plus vert et plus prospère en adoptant des pratiques agricoles innovantes et respectueuses de l’environnement.
Sources :
itTerraeVita https://terraevita.edagricole /nova/nova-research/with-innovative-revenue-and-environmental-impact-descends/
it itGreenreport :https://greenreport /news/agriculture/crop-rotation-to-improveve-food-security-in-a-changing-climate/
Jasdeep Singh, Sandeep Kumar (2021) Responses of soil microbial community structure and greenhouse gas fluxes to crop rotations that include winter cover crops. Geoderma, Volume 385, 2021, 114843.
Spapp S. et al. (2005) Evaluating Cover Crops for Benefits, Costs and Performance within Cropping System Niches. Agronomy Journal
Reeves D.W. (1994) Cover crops and rotations. CRC Press, Inc.
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