29/3/2024

Agriculture régénératrice : techniques et moyens

Maura Avallone
Stagiaire en exécution du développement durable

Le mouvement de l'agriculture régénératrice découle de la prise de conscience des dommages causés par l'exploitation intensive des terres agricoles. Nous avons déjà discuté de cette question et de la manière dont une telle approche peut conduire à une augmentation de la durabilité de la production agricole.  

Nous allons maintenant examiner plus en détail comment les pratiques régénératives peuvent être mises en œuvre au sein d'une entreprise. Comment gérer le sol ? Quelles sont les machines nécessaires ?

L'agriculture régénératrice est une approche qui vise à régénérer et à restaurer la santé des écosystèmes agricoles en améliorant la fertilité des sols, en augmentant la biodiversité et en minimisant l'utilisation d'intrants externes tels que les engrais et les pesticides. Pour atteindre ces objectifs, le système de gestion des sols est important : le travail du sol effectué et les machines utilisées.  

Commençons par les bases : le travail de conservation

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Afin de préserver la structure et l'humidité du sol et de réduire la perte de sol causée par les phénomènes d'érosion, l'agriculture régénérative favorise le travail de conservation du sol, c'est-à-dire tout système qui, après l'ensemencement, laisse au moins 30 % de la surface couverte par les résidus de culture. On peut distinguer trois niveaux de travail de conservation du sol :  

  1. Non-travail du sol ou semis direct(No Tillage)
  1. Travail minimum du sol
  1. Labouren bandes

Le semis direct est une pratique qui fait appel à des machines spéciales, les semoirs de semis direct. Ces semoirs sont conçus pour semer directement dans les résidus de la culture précédente, sans qu'il soit nécessaire de labourer ou de travailler le sol. Il s'agit généralement de machines combinées, à disques ou à dents de rangée ou de précision, équipées de dispositifs spécifiques de préparation du semis, qui permettent de dévier les résidus, d'inciser les sillons, de semer et de fermer les sillons, le tout en un seul passage. Cela permet de préserver la structure naturelle du sol, de réduire les phénomènes d'érosion et de désertification, d'accumuler du carbone organique dans le sol et d'améliorer la gestion de l'eau.

  • Avantages: réduction de l'érosion et du compactage, augmentation de la capacité de rétention d'eau, promotion du stockage duCO2, réduction du nombre d'opérations et du temps passé sur le terrain.
  • Inconvénients : nécessite des machines spéciales, ne convient pas à tous les types de sol, nécessite des connaissances particulières, ne contrôle pas la croissance spontanée, peut provoquer des fissures.  

Le travailminimum du sol consiste à effectuer un travail superficiel (10-15 cm) sans retourner les mottes de terre et à n'enfouir que partiellement les résidus de culture dans le champ grâce à l'utilisation de cultivateurs à ancre ou à disques. Cette pratique permet de briser les croûtes et le compactage superficiel causés principalement par le passage des machines, et de couper les résidus de culture sans les enfouir, grâce à une vitesse d'avancement élevée (8-12 km/h).  

  • Avantages : réduction de l'érosion et du compactage, augmentation de la capacité de rétention d'eau, fragmentation des résidus, promotion du stockage duCO2, réduction du nombre d'opérations et du temps passé sur le terrain.
  • Inconvénients : nécessite des machines spéciales, ne convient pas à tous les types de sol, ne permet pas d'enfouir les résidus, nécessite des connaissances particulières.

Le labourage en bandes consiste à travailler le sol en bandes, le long des lignes de semis, en laissant intact le futur inter-rang. Là encore, il s'agit d'un travail du sol peu profond (10-15 cm) qui concerne 25 à 45 % de la surface totale. Ce type de travail du sol nécessite l'utilisation de machines spécifiques appelées " strip-tillers" et tire parti des systèmes modernes de télémétrie pour la planification et la gestion du travail du sol.

  • Avantages : réduction de l'érosion et du compactage, augmentation de la capacité de rétention d'eau, fragmentation des résidus, promotion du stockage duCO2, réduction du nombre d'opérations et du temps passé sur le terrain.
  • Inconvénients : nécessite des machines spéciales, ne convient pas à tous les types de sol, ne permet pas d'enfouir les résidus, nécessite des connaissances particulières.

Du conventionnel au conservateur : comment préparer le terrain ?

Souvent, en cas de passage d'une approche conventionnelle à une approche conservatrice, en présence d'un compactage excessif du sol, avec beaucoup de travail du sol et un risque de stagnation de l'eau, il peut être nécessaire de recourir à la pratique du rippage . Cette pratique consiste à faire des entailles profondes dans le sol (80-100 cm) pour soulever et aérer le sol en profondeur sans affecter sa structure superficielle. Des sous-soleuses ou des décompacteurs peuvent être utilisés à cet effet. Le sous-solage est également utile dans le cadre de la conception de lignes de force: le sol est alors travaillé selon une conception spécifique qui vise à optimiser la distribution de l'eau en profondeur.

  • Avantages : réduit l'érosion et le compactage, augmente la capacité de rétention d'eau, favorise le stockage duCO2, aère le sol en profondeur et brise la semelle de labour, le cas échéant.
  • Inconvénients : nécessite des machines spéciales, ne permet pas l'enfouissement des résidus.

Gestion du changement, même des mauvaises herbes

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En ce qui concerne la gestion des mauvaises herbes, l'agriculture régénérative implique un contrôle mécanique. En effet, si le labour de conservation permet de préserver la structure du sol et d'augmenter sa fertilité, il n'est pas très adapté à la lutte contre les mauvaises herbes. Différentes machines peuvent être utilisées pour la lutte mécanique.

  • Les cultivateurs à dents ou cultivateurs à bandes : ils permettent de lutter contre les plantes sauvages sans trop perturber le sol. Ils peuvent être réglés pour travailler à différentes profondeurs et sont utiles pour maintenir la structure du sol intacte.

  • Bineuse à tigeUtilisée dans la phase de pré-semis, la sarcleuse à tige consiste en une barre rigide qui est insérée immédiatement sous la surface du sol ; en traînant, la barre élimine les mauvaises herbes et améliore la préparation du lit de semences. En agissant immédiatement sous la surface du sol, il n'y a qu'une perturbation minimale de sa structure.
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